L’Europe, pourquoi ? parce que, l’Europe, c’est nous !
Le 25 mai, un seul jour, un seul tour
Article mis en ligne le 11 mai 2014
dernière modification le 20 février 2015

par Claire MOURIER

Le 25 mai, un seul jour, un seul tour

L’Europe en quelques chiffres

- 28 États membres. 8 pays sont en cours de négociation pour intégrer l’Union, dont cinq ont le statut de pays candidat (Islande, Serbie, Turquie, Macédoine, Monténégro) et trois celui de candidat potentiel (Bosnie Herzégovine, Albanie et Kosovo). Actuellement l’Islande envisage de retirer sa candidature.

  • 509 millions d’habitants recensés en 2013
  • 18 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire
  • 8,50€ en 2015 c’est l’engagement de l’Allemagne de création d’un SMIC horaire, celui de la France est actuellement de 9,53€ et le revenu moyen en Europe est de 157€ par mois en Roumanie 1875€ au Luxembourg, 1445,38€ en France. 7 pays de l’union sont dépourvus d’un salaire minimum.
  • 92,7% du PIB c’est le pourcentage de la dette publique des pays membres de la zone euro
  • 55 milliards d’euros, c’est le montant dont disposera le fonds de résolution européen, pour aider une banque défaillante
  • 23,5% c’est le taux moyen de chômage des jeunes en Europe (26,1% en France).
  • 25 mai 2014 c’est la date des Élections européennes en France
  • 400 millions d’électeurs européens
  • 751 eurodéputés à élire au parlement de Strasbourg
  • 142.640,5 millions d’euros c’est le budget de l’Europe pour 2014
  • 60 millions de salariés européens sont réunis au sein de la CES confédération européenne des syndicats qui réunit 85 syndicats d’Europe

Comment est élu le Parlement Européen

Le parlement européen est la seule institution européenne élue au suffrage universel direct. Le nombre de députés est proportionnel à la population du pays. La votation en France aura lieu le 25 mai prochain.
Dans chacune des huit circonscriptions interrégionales, Ouest, Nord-Ouest, Est, Sud-ouest, Sud-est, Massif central-Centre, Ile de France, Outre –Mer.
Le scrutin est un scrutin de liste sans rature ni surcharge. Les listes ayant recueilli moins de 5% des voix ne sont pas admises à la répartition des sièges.
Les sièges (74 pour la France) sont attribués à la proportionnelle, selon la règle de la plus forte moyenne et l’ordre de présentation sur la liste.

Le Président de la Commission Européenne

Pour la 1re fois, les 5 principaux partis au parlement européen ont désigné leur candidat à la présidence de la Commission européenne. Jean Claude Junker (luxembourgeois) pour le Parti populaire européen, Martin Schulz (allemand) pour le parti socialiste européen, Guy Verhofstadt (Belge) pour l’alliance des démocrates et libéraux pour l’Europe, José Bové et tandem avec Franziska Keller pour les Verts européens et le grec Alexis Tsipras pour le parti de la gauche européenne.

Comment ça marche

La commission soumet au Parlement et au Conseil la législation européenne qu’elle est chargée ensuite de mettre en œuvre. Composée de 28 membres nommés pour 5 ans (un par État avec une compétence propre), garante du bon fonctionnement et du respect des règles, elle peut fixer des sanctions à l’encontre d’un État membre qui ne respecte pas le droit européen. (La France en matière de droit des personnes sous main de justice par ex).

Le conseil européen
réunit les chefs d’État et de gouvernement 4 fois par an. Pour fixer les grands axes politiques de l’Union.
Le conseil de l’Union réunit lui les ministres selon le domaine inscrit à l’ordre du jour. Il est chargé d’adopter les propositions législatives préparées par la commission.

Le parlement est l’instance de représentation directe des citoyens. Il partage avec le conseil le pouvoir budgétaire, il contrôle le fonctionnement des institutions européennes, il valide la composition de la commission et sa présidence. Le parlement vote les textes proposés par la commission et en outre, ses membres travaillent dans les commissions et au sein de leur groupe politique européen.

Les eurodéputés siègent au sein de groupes politiques. Dans la composition de 2009 ils étaient regroupés en 7 organisations : le PPE (droite et centre droit) – l’alliance progressiste des socialistes et démocrates-l’alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe - le groupe des verts et alliance libre européenne (régionalistes)- les conservateurs et réformistes européens (souverainistes et eurosceptiques modérés) - la gauche unitaire européenne (parti de gauche, anti capitalistes et communistes ou post communistes) – Europe libertés démocratie (nationaliste et eurosceptique).

Les politiques communautaires

Les quatre grandes politiques communautaires sont :

  • la politique agricole (40% du budget) a pour objectif de garantir un niveau de revenus aux agriculteurs et à aider les régions rurales à se développer. Distribution de subventions, politique de quotas, barrières douanières européennes et constitution de filières agricoles.

-la politique régionale a pour mission de réduire les disparités économiques, sociales et territoriales entre les régions par notamment des investissements pour soutenir la création d’emplois, la croissance économique la qualité de vie et le développement durable. Soutien aux PME, R&D, transport (la France reçoit à ce titre 44 milliards d’euros),

- la politique de la concurrence, assure la concurrence libre et non faussée à l’intérieur des frontières (lutte contre les ententes et les positions dominantes. Éducation, santé et culture échappent à l’application des règles pour des raisons d’intérêt général (cf Aurélie Filipetti sur les livres et le cinéma en France).

  • la politique commerciale vise à organiser les échanges avec les pays étrangers et à protéger le marché intérieur, elle régule l’import export et les accords douaniers et commerciaux.

Le traité de Lisbonne (2009) définit les trois catégories de compétences de l’Union. Les compétences déléguées à l’union, celles partagées avec les États, celles d’appui aux États. Ce traité a été complété par le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, c’est le pacte budgétaire européen.

La réforme de l’Union bancaire décidée en Juin 2012 résulte de la crise qui a mis en évidence la difficulté de poursuivre l’intégration financière au sein de la zone euro tout en gardant une gestion nationale du contrôle du secteur bancaire, chaque État essayant de préserver ses banques nationales. En transférant l’autorité bancaire à la Banque Centrale Européenne, l’Europe construit sa stabilité financière. Les banques vont être examinées, le cas échéant recapitalisées pour celles qui en ont besoin et devront s’engager dans le protocole que fixera la BCE.

Les enjeux de l’Élection

L’accélération de la financiarisation de l’économie et de la dérégulation des milieux bancaires a conduit à la crise actuelle. Elle s’est accompagnée d’une désindustrialisation au profit des pays pauvres, sans droit social, pour augmenter les marges des grands groupes. La dérégulation générale, accompagnée d’un accroissement mondial du rapport de force, des affrontements financiers, ethniques, territoriaux pour les ressources, conduit les populations à un repli identitaire, parfois fondé sur une approche fondamentaliste des religions. L’autre est désigné comme ennemi, car il incarne le danger dans une situation de pénurie, d’insécurité et de précarité grandissante.

Il faut dans ce contexte, réaffirmer que l’union fait la force et la paix. L’union européenne est le lieu qui permet de penser une gouvernance mondiale pacifique et démocratique. La croissance démographique et le réchauffement climatique sont des enjeux énormes, alors que de grands pays émergents tels la Chine, le Brésil, l’Inde bousculent les équilibres mondiaux.

Cependant, les crises récentes ont montré qu’on ne peut faire de la politique sans les gens, sans justice sociale, sans pédagogie, sans sécurité. Les mouvements engagés pour restaurer la sécurité bancaire, pour coordonner la politique de l’emploi, d’intégration des jeunes, de financement des projets d’équipements
au niveau européen doivent être confirmés après les élections.

Voter contre l’Europe serait suicidaire pour les plus fragiles, ceux là même qui sont eurosceptiques. Ce sont eux qu’il faut convaincre que leur salut passe par le renforcement de l’Europe et non par la restauration de l’ordre ancien.

Claire Mourier

Pour info : 31 listes en Ile De France (source ministérielle)