RYTHMES SCOLAIRES ET PRECIPITATION
Article mis en ligne le 27 juin 2017

par Clmeunier
Dans le programme électoral de notre nouveau Président de la République l’étude d’un assouplissement de l’organisation des rythmes scolaires maternels et primaires était envisagée.

Le 7 mai Emmanuel Macron est élu et installé le 14. Il désigne Edouard Philippe le 15 comme Premier ministre. Celui-ci présente la composition de son gouvernement le 17 mai.

Sans attendre, le 21, convoqués par la mairie, les représentants des associations de parents d’élèves sont réunis. Communication leurs est alors faite d’un questionnaire qui sera adressé à chaque famille concernée par les rythmes scolaires comportant, entre autres, l’option proposée du retour à la semaine de quatre jours d’enseignement.
Dès les premiers jours de juin la presse locale se fait l’écho de la volonté exprimée par la ville du Chesnay de revenir aux quatre jours.

A ce stade, les élus municipaux, y compris ceux de la commission en charge théorique des questions scolaires, n’ont jamais été, de quelque façon que ce soit, sollicités.

Le 6 juin monsieur le maire adresse, enfin, un courriel aux membres du Conseil les informant, succinctement, des résultats de ce fameux questionnaire, dont ils ne connaissaient pas officiellement l’existence et dont les termes ne leur sont pas non plus révélés à cette occasion.

Certaines phrases de ce message ne manquent pas de surprendre. Il est écrit, en particulier :

« Le Président de la République a clairement affiché son souhait de revoir les rythmes scolaires laissant le choix aux élus de se prononcer. Le Ministre de l’Education nationale l’a confirmé et les premiers arrêtés ont été publiés » et il est ajouté « Je me propose d’écrire au Directeur des Services Départementaux de l’Éducation Nationale des Yvelines pour l’informer que la ville reviendrait à la semaine de quatre jours ».
L’avis des élus sur cette éventuelle décision est sollicité par retour.

Monsieur le Maire serait bien en peine de nous communiquer les dits arrêtés auxquels il fait références. La question traitée, complexe dans l’ensemble de ses implications, n’est pas, à notre avis, du domaine de simples arrêtés. Néanmoins, par acquis de conscience, nous avons cherché les dits textes pour en apprécier la pertinence.

Ils n’existent pas et il s’agit en l’occurrence d’une information fallacieuse et il convient que cela soit dit. Il serait donc nouveau, dans une démocratie telle que la nôtre, qu’un simple souhait du Président, à lui seul, puisse être interprété comme une autorisation à demander une déroger à des textes en vigueur.

Soulignons enfin que le 8 juin, le Conseil Supérieur de l’Éducation a rejeté le décret soumis par le Ministre de l’Éducation Nationale sensé autoriser cette remise en question de l’organisation des temps d’enseignement en classes maternelles et primaires. Le même jour un rapport sénatorial recommandait, lui, de maintenir l’organisation actuelle.

Il est bien entendu que, suite à l’expérience acquise, un point d’étape est nécessaire sur ces fameux rythmes scolaires. Des améliorations et des aménagements sont certainement à envisager. Par contre jeter aux orties l’ensemble d’un projet pédagogique, sérieusement adossé à des études nationales et internationales connues de longues dates, est particulièrement irresponsable. Dans un domaine d’une telle importance pour l’avenir de nos enfants aucune raison, qu’elle soit électorale ou financière, ne peut justifier ce type de manœuvre précipitée. A fortiori si proche d’une nouvelle année scolaire.

Claude Meunier