Notre Mandat, bilan et perspectives !
Article mis en ligne le 25 juin 2020

par Claude MEUNIER , Claire Mourier

Tout au long de la mandature, nous avons exercé notre fonction d’élu.e.s d’opposition au sein du conseil municipal de la ville du Chesnay puis de la ville nouvelle du Chesnay Rocquencourt. Nous avons étudié tous les dossiers, soit en commission soit en conseil municipal de mars 2014 à avril 2020.
Nos remarques et recommandations, ont été conformes aux valeurs et aux engagements de notre programme. Parfois nous avons été entendus ! Souvent, l’effet d’aubaine, le préjugé idéologique l’ont emporté dans la décision prise par la majorité municipale.

Pour l’aménagement de la ville :

Nous avons demandé la révision des axes de circulation en ville en lien avec le développement des transports en commun et la valorisation des circulations douces. De même, nous avons demandé la réalisation des plans de stationnement afin de libérer les axes de circulation en ville mais aussi de favoriser le stationnement devant les commerces de proximité. Nous sommes également intervenus pour la mise en état de l’éclairage public. Tous ces dossiers ont connu des reports permanents tout au long de la mandature, jusqu’à la calamiteuse gestion des parkings publics et du stationnement

résidentiel, avec une informatisation hasardeuse et non conforme aux pratiques des autres communes de VGP. Dans le domaine immobilier nous avons soutenu que la modularité des locaux qui se pratique ailleurs permet la reconversion des locaux pour faire face à l’évolution des besoins. Ainsi, la vente de l’école Mozart constitue pour nous un échec. D’autres solutions étaient possibles, nous avions fait des propositions balayées sans examen. En revanche à proximité, l’absence d’initiative et de volonté politique d’intervenir sur le site « Martin Luther King » interroge, en l’absence de communication sur ce sujet. Pourtant l’ensemble immobilier pourrait être valorisé et son maintien en l’état constitue à terme un risque qu’on ne peut indéfiniment ignorer dans ce quartier de la ville.

Pour le logement :

Nous avons défendu d’une part la création de logements sociaux pour que les jeunes familles et les jeunes salarié.e.s du privé ou du public puissent se loger sans devoir effectuer chaque jour des temps de trajets épuisants et générateurs de pollution.

Nous nous sommes opposés à la politique de promotion exclusive des programmes mixtes avec logements sociaux PLS les plus chers.
Nous avons tenté de promouvoir une politique de logement solidaire à l’instar de ce qui se réalise en lien avec les associations dans d’autres communes : logements partagés intergénérationnels, mobilité encouragée et aidée dans le parc social, création de logements d’urgence pour lutter contre les violences familiales, soutien à la mise sur le marché locatif de logements vacants.

La majorité municipale a privilégié l’accès à la propriété qui génère une taxe appréciable pour la ville. Plusieurs programmes sont restés bloqués, ou ont connu des décalages dans le temps préjudiciables au renouvellement de la population qui a connu ces dernières années une régression anormale, notamment le programme social de la place Simard . Les PPI (programmes pluriannuels d’investissements) régulièrement mis à jour ont fait l’objet de reports d’année en année (reports à nouveau en financement des investissements).
Ainsi, on aura connu plusieurs grands projets dont l’aménagement du parking du Super U, la rénovation de l’hôtel de ville, l’aménagement de la rue de la Ferme pour la remettre dans le domaine public, la réorganisation du cimetière, du parc Aubert, l’extension de la médiathèque.

On retiendra la priorité donnée à la réalisation du chalet pour les boulistes, l’investissement financier au profit du tennis, la réalisation du centre technique municipal entre la salle de spectacle (La Grande Scène) et l’immeuble réalisé par France Habitation en face des tennis ainsi que l’achat inexpliqué d’une partie du centre France Telecom rue Audigier accompagné de l’aménagement de la sente des peupliers. Il a fallu attendre la condamnation de la ville à une amende et l’interdiction pour la ville de gérer son foncier pour engager en fin de mandat, à marche forcée, un mariage de raison entre le Chesnay et Rocquencourt. Cette disposition a permis à la ville d’être exonérée de son amende et de retrouver son autonomie pour la réalisation d’un quota de logements sociaux. Ainsi, entrent dans le comptage des obligations, le bourg de Rocquencourt et la réalisation de deux groupes de logements sociaux l’un rue de Versailles, l’autre rue De Lattre de Tassigny.

S’agissant de la politique familiale :

Nous avons demandé avec constance mais en vain, une clarification de la pratique tarifaire adossée à une cotation au taux d’effort dont la lisibilité reste complexe et ne soutient pas les familles les plus modestes qui de fait sont exclues de certaines prestations. L’absence de volonté d’accueillir des familles en créant des logements accessibles conduit à la diminution de notre population et à son vieillissement. Cette politique a conduit à la fermeture de classes primaires et maternelles ainsi qu’à la fermeture d’écoles et

de crèches. Dans le même temps, de façon incompréhensible, le maire prétendait vendre des locaux à une crèche privée rue de la Celle…. Ce projet s’est concrétisé avec l’arrivée de la crèche Babilou. L’absence d’anticipation dans ce domaine, comme dans d’autres, fragilise la politique municipale. C’est ainsi qu’après s’être opposé à ouvrir des places de crèche à des personnes ne résidant pas dans la commune, le maire a effectué un revirement magistral dernièrement, constatant que des berceaux restaient vides et que le budget alloué par la caisse d’allocations familiales en serait affecté ! Nous soutenons pour notre part depuis longtemps la nécessité d’aborder ce dossier dans le cadre de l’intercommunalité qui permet d’ordonner les actions sur l’ensemble du territoire.

Pour la vie associative :

Nous avons protesté pendant toute la mandature contre l’opacité de la politique financière envers les associations et l’association de gestion créée pour aider à leur gestion financière. L’opposition a été systématiquement maintenue à l’écart de la vie associative que ce soit pour la culture, le sport, les actions solidaires. C’est exclusivement à la faveur du débat d’orientation budgétaire que nous pouvions poser quelques questions et prendre connaissance des subventions allouées, dites subventions d’ajustement,

et des « facilités accordées ». Dans ce registre de la vie associative, l’association de gestion venant en appui aux associations de la ville n’a jamais été entendue et l’organisation adoptée pour animer l’association de musique n’a jamais pu être revisitée ni réformée. Notons qu’à la faveur de l’union des deux communes, loin de regrouper et simplifier pour économiser, les deux maires du Chesnay et de Rocquencourt ont empilé les structures. Nous avions pour notre part suggéré de réunir les associations de tennis et de jumelage ainsi que les associations de théâtre pour éviter des doublons administratifs, lisser les montants des cotisations, articuler l’occupation des locaux de façon cohérente. Nous n’avons pas été entendus. La majorité a prétendu qu’il convenait de respecter « l’identité » des associations !

Pour la transition énergétique et l’écologie :

C’est seulement à la faveur de la politique nationale d’aide financière à la réalisation de circulations douces, que la ville a procédé à des aménagements permettant la circulation des vélos et la traversée de la ville via les sentes aménagées à cet effet et les voies propres. Cependant, l’articulation d’un parcours avec les villes voisines ne semble pas avoir été pensée.
Dans ce cadre, nous avons regretté que la refonte de la carte scolaire dans la ville nouvelle n’ait pas pris en compte la dangerosité de certains parcours imposés

(carrefour de l’hôpital Mignot, débouché de la rue Moxouris…) Par ailleurs, la mise en service des nouveaux trajets de bus par la région Île de France et l’intercommunalité a mis en évidence les négligences de la majorité municipale qui n’a jamais voulu s’emparer du dossier et collaborer avec les instances régionales pour la définition des parcours et des plages horaires. La réalisation clandestine du projet de gare routière accompagnée de l’abattage d’arbres au cours de l’été 2019 a fini de démontrer l’absence de réflexion prospective au sein de la gouvernance municipale. L’obstination de la majorité municipale à gérer sans concertation ce dossier a conduit à une impasse et une fois de plus à un contentieux qui pouvait être évité.

Nous avions pour notre part plaidé pour une approche globale de l’aménagement de la ville afin de limiter la pollution, favoriser les circulations douces et les transports en commun pour rallier notamment les gares de Versailles, mais aussi pour accompagner les déplacements des jeunes mais aussi des seniors sur le territoire. Enfin, depuis de longues années nous militons pour aider à la rénovation de l’habitat qui est très dégradé dans certains quartiers de notre ville (bas de la rue de Versailles). Nous avions proposé des informations publiques sur les aides à la rénovation et l’isolation afin d’encourager les économies d’énergies et rénover l’habitat dégradé. L’expérience désastreuse de Marseille n’a pas conduit à des initiatives dans notre ville, pourtant nous avons interpellé le maire sur cette situation qui requiert une analyse sanitaire et une expertise technique. Dans le même temps s’engageait place de la Redingote, une opération immobilière dont l’enjeu reste un mystère pour nous !

Pour la jeunesse :

Le service jeunesse a réalisé en permanence toutes les adaptations résultant des rythmes scolaires et aménagements des temps périscolaires. Nous pensons que la prise en charge financière des frais liés à l’activité loisir reste insuffisante pour certaines

familles qui de fait sont exclues des offres municipales. De belles réalisations sont à souligner cependant en musique, théâtre et sport. Les jeunes ont cependant besoin de lieux pour se retrouver et il conviendrait de réfléchir avec eux pour mieux prendre en compte leurs attentes et mieux les associer à la vie locale. Nous avions, sans nous faire entendre, proposé la création d’un conseil municipal de jeunes pour définir une politique en faveur de la jeunesse. Le maire prétendait que ces instances étaient inutiles et que personne n’y participait !

Si le foyer de jeunes travailleurs qui a fait l’objet d’une rénovation il y a quelques années offre une contribution à l’insertion des jeunes, l’articulation avec le parc locatif doit être mieux valorisé, c’est ce que nous avons tenté de soutenir. En effet, le bénéfice du logement en foyer est limité dans le temps et l’insertion par le travail pour les jeunes suppose l’existence de logements accessibles financièrement pour eux.

Pour la culture :

Le travail réalisé par le service culture est unanimement salué et la programmation de la grande scène connaît un réel succès. La ville disposant d’espaces pour l’expression artistique, nous avons constamment regretté que le maire n’ait pas désiré s’associer à la fête du mois Molière. Pourtant, cette manifestation très appréciée favorise la culture, les arts, mais aussi l’économie par le public qu’elle touche. Encore, une fois, le conservatisme nuit à l’innovation utile. Les conventions signées pour l’accueil en résidence de jeunes troupes de théâtre constituent une initiative heureuse de soutien à la culture. Une telle initiative dans le domaine musical pourrait constituer un prolongement heureux, nous l’avons suggéré.

La médiathèque est très active et offre une grande diversité de prestations ainsi qu’une amplitude horaire d’ouverture qui souligne l’effort d’adaptation permanent aux attentes du public. Assidus à la commission culture, nous avons apprécié le professionnalisme des personnels et l’engagement auprès du secteur scolaire pour participer à la formation des jeunes, mais aussi des tout petits !
Les seniors sont nombreux dans notre ville et ils doivent pouvoir être assistés afin que leur confort de vie soit préservé. L’adaptation des immeubles, résidence sociale des chênes verts ou encore l’ EHPAD des chênes d’or constitue un impératif et notre groupe a pu constater dans ce domaine aussi, l’opacité maintenue par la majorité municipale dans la conduite de la politique publique.
Le brutal remplacement de la très compétente directrice de l’EHPAD, nous a indignés et nous avons regretté notre isolement dans la protestation engagée contre le maire qui dispose des postes sans concertation et abuse de son pouvoir de nomination. Nous avons fait barrage au projet funeste de transfert de l’immeuble des chênes verts à la veille des élections. La politique en faveur des seniors doit pouvoir être portée au plan départemental en lien avec le CCAS et l’ARS pour adapter les moyens aux attentes comme prévoient les textes sur l’adaptation de la société au grand âge.
Nous déplorons que les pratiques tarifaires soient aussi dans ce domaine inadaptées aux ressources réelles des personnes. Un effort significatif doit être accompli pour assister dans la vie courante les personnes qui restent à domicile et l’analyse des besoins réels a toujours été différé. Aucune donnée ne permet de travailler à l’analyse des besoins. Les progrès effectués pour créer une offre d’activités ou d’assistance sont très insuffisants au regard de l’évolution de la population concernée et de l’orientation publique visant à favoriser le maintien à domicile des seniors. Les priorités soutenues par le président du conseil départemental sont manifestement dans d’autres domaines, plus lucratifs ! C’est pourtant la compétence du département de soutenir la politique en faveur des seniors.

Pour la solidarité :

Notre ville est malheureusement très en deçà de ce qui serait nécessaire, nous l’avons en permanence dénoncé. La prise en compte du nombre croissant de familles mono parentales avec des enfants souvent très jeunes requiert une politique de soutien à laquelle le maire s’est toujours refusé. Les logements aux loyers trop chers sont inaccessibles, les assistantes sociales sont en nombre insuffisant et les délais de rendez vous sont trop longs, les réponses aussi, ainsi les problématiques s’accentuent.
La réponse par la création de logements passerelles (studios cabines) imposant de trouver une solution pérenne dans les 24 mois ailleurs ne peut constituer la seule option ! Notre ville doit pouvoir faire mieux pour participer à un développement harmonieux de nos territoires, lutter contre les discriminations, veiller à la réduction des ghettos sociologiques en offrant un accueil plus large dans notre territoire aux familles les plus modestes.
Ces familles travaillent pour tous dans les métiers les plus utiles et les moins reconnus. La crise récente l’a mis en lumière. Aussi rien ne justifie que ces concitoyens soient contraints à des obligations de vie éloignées de leurs lieux de travail, au prétexte du coût du foncier qui sert la rente. Les associations engagées dans l’aide et l’accompagnement des plus fragiles ont acquis de longue date une expertise qui doit pouvoir être partagée et mise au service du plus grand nombre. L’instance du CCAS, permet de venir en appui à ces initiatives. La collégialité n’a malheureusement pas été favorisée dans les prises de décision jusqu’à présent.

On le voit, nous n’avons pas défendu une opposition stérile, bien au contraire. Notre engagement reste et l’actualité conforte nos positions bien au contraire des orientations de la majorité sortante qui, cramponnée à sa vision conservatrice, n’a pas compris les nécessaires transformations que nous appelons de nos vœux comme nombre de nos concitoyens.

Les défis sont à relever et il appartient à chacun de prendre sa part dans les combats et les actions qui se présentent dès maintenant ! Nous nous y associons comme par le passé.

En effet, si l’échelon politique municipal est considéré comme le plus pertinent pour agir, il a aussi été conçu pour animer un collectif au service des habitants : conseil municipal, commissions spécialisées, CCAS, conseils de quartiers, conseils de jeunes, conseil de commerçants, toutes ces instances permettent d’assurer la cohésion de tous sur le territoire, d’impliquer les citoyens dans la vie publique, de créer des initiatives bénéfiques !

C’ est la responsabilité des élus de faire vivre ensemble les citoyens qui, de leur côté, sont invités à exercer solidairement leur responsabilité en s’engageant et en participant à la vie publique et associative ! Cette conviction nous anime et nous la portons après ceux qui ont agi avant nous avec le même esprit.