Prise de position au conseil municipal du 8 juin 2004

Long texte qui, nous l’espérons, vous donnera l’envie d’aller en septembre voir les documents en mairie et participer à l’enquête d’utilité publique.

Article mis en ligne le 19 septembre 2004
dernière modification le 11 septembre 2014

par WELSING Joëlle

Avant de faire un certain nombre de remarques sur les documents sur lesquels nous avons à voter aujourd’hui, nous voudrions d’abord évoquer la méthode qui a été utilisée dans l’élaboration du PLU et en particulier la méthode de concertation.

Les modalités de ce qui a été appelé « la concertation » ont été définies le 29 avril 2002…. Ce qui a été fait a tout juste permis de respecter ce qui avait été précédemment défini. Pour nous, cette concertation a été vraiment minimale et a permis surtout d’être en règle avec la loi. Nous n’avons pas senti la volonté d’une large participation des chesnaysiens sur ce projet. Pour nous, elle ne peut en aucun cas porter ce nom en l’absence de commissions de quartier.

En ce qui concerne l’information des chesnaysiens sur le projet de PLU, reconnaissez qu’elle a été quand même particulièrement sommaire. La salle Maurice Cointe convenait parfaitement à une exposition sur le sujet. La référence à 3 numéros du journal Les Evénements nous semble excessif compte tenu de la place modeste consacrée au sujet dans ces 3 numéros.

Pour nous, ce projet aurait pu être une chance, une occasion, d’impliquer l’ensemble des chesnaysiens sur des choix qui les concernent tous. Vous avez eu au cours de cette année des rencontres avec certains habitants sur des problèmes spécifiques de quartiers alors que le logement social, le plan de circulation et de stationnement, les circulations douces, l’implantation d’activités commerçantes, intéressent l’ensemble de la population. De ce point de vue, l’occasion a été ratée.

Si nous en venons maintenant aux documents, nous commencerons par le PADD qui fixe les orientations de ce PLU. Nous sommes heureux de constater que votre déclaration du 22 avril 2004 sur le développement durable comme tarte à la crème ne figure pas dans le document officiel. Il y a donc pour nous un certain progrès.

Ce document appelle de notre part 3 remarques principales :

  • L’esprit de ce document est basé en grande partie sur le principe du maintien des équilibres existants, en ce qui concerne les quartiers, le logement, la démographie, l’économie,… alors que la ville du Chesnay est pour nous dans la plupart des domaines évoqués une ville structurellement déséquilibrée. A titre d’exemple, si on considère la répartition des activités commerciales sur le Chesnay, on ne peut quand même pas parler d’équilibre.
  • Notre 2e remarque concerne l’imprécision et le manque de hiérarchisation des orientations retenues du PADD. Il est bien entendu que ce document du PADD n’a pas vocation à définir des objectifs dans tous leurs détails. Toutefois certains sont nettement trop sommaires et sujets à interprétations variées : que veut dire exactement favoriser le maintien des activités de proximité ; autre exemple : dans le réseau de circulation douce il n’est pas fait mention de plan de pistes cyclables.
  • Notre 3e remarque concerne les principes du développement durable. Car c’est bien à cette notion que le titre de ce document se réfère et c’est bien ce qui doit être un des axes de ce projet. Or pour nous, les objectifs de ce projet n’intègrent les principes du développement durable que d’une façon tout à fait partielle : essentiellement en ce qui concerne le paysage et les espaces verts, mais pratiquement pas les autres dimensions environnementales, économiques et sociales. Nous prenons pour exemple la question du stationnement, qui est une question importante sur le Chesnay, mais qui doit réellement être réfléchie sachant que plus on offre de places de stationnement et plus l’on encourage les déplacements en voiture. Le protocole de Kyoto adopté par la France à Marrakech a placé la lutte contre les gaz à effets de serre comme une priorité.

Le développement durable n’a de sens que si l’on considère que les objectifs tel que l’équilibre climatique, la protection de la qualité de l’air et des eaux, les sécurités alimentaires etc. ne peuvent être atteints que s’il y a une prise en charge locale de tous ces problèmes.

Sur le rapport de présentation, nous avons à faire aussi un certain nombre de remarques générales, certaines ayant déjà été présentées lors de différentes réunions.

  • Ce rapport commence par un diagnostic des différents secteurs de la ville. Or, si certains domaines sont assez bien documentés (évolution démographique), d’autres sont pratiquement pas ou peu analysés, et de ce fait, ne permettent pas de faire des choix dans les options d’aménagement de la ville. A titre d’exemple, les équipements sociaux culturels sont simplement répertoriés sous la forme d’un simple catalogue, sur une page, mais on ne voit aucune étude de l’adéquation de ces équipements à la demande et à l’évolution des besoins. Aucune mention n’est faite du sondage effectué par le Crédoc sur l’attente des jeunes d’un lieu pour se rencontrer. Et on pourrait aussi citer les équipements sportifs qui devraient mériter quand même plus de 2 pages dans le rapport de présentation, même remarque que précédemment pas de statistiques de fréquentations, d’enquêtes de besoins. Nous ne comprenons pas comment il est possible de penser les 10 ou 20 ans à venir du Chesnay dans ces domaines, et dans ces conditions.
  • Nous pensons que si certains domaines avaient fait l’objet de groupes de travail thématiques associant élus, personnels administratifs, associations, personnes individuelles concernées et compétentes, on aurait abouti certainement à une meilleure analyse des besoins. Et ceci rejoint nos premières remarques que nous avons faites sur la méthode de concertation.
  • Il y a parfois disproportion entre certaines données statistiques et l’absence de conclusion , 5 pages, très fournies sur les établissements scolaires publics et privés et aucune analyse précise des besoins en terme d’équipements scolaires.
  • Par contre, certaines analyses sont sûrement justes, et nous pensons en particulier au problème de l’adéquation de l’emploi et des catégories socioprofessionnelles résidentes au Chesnay. Mais dans ce cas, on ne tire pas les conséquences de ce constat et on ne voit pas d’orientations permettant de limiter cette disparité. A titre d’exemple, quand sur le terrain Chapelier de la rue des deux frères on remplace une zone d’emploi par des logements de standing, en quoi fait-on progresser l’adéquation emploi - résidents actifs au Chesnay ? Et les types d’emplois induits par les extensions du Centre Commercial correspondent-ils aux catégories d’actifs majoritaires sur la ville ?
  • Le problème de la rareté du foncier nous amène à parler du logement. Dans la partie diagnostic nous regrettons que les données ne soient pas actualisées à 2004, et notamment savoir combien de demandes émanent de chesnaysiens, combien de personnes travaillant au Chesnay et combien de l’extérieur. Nous n’avons pas vu de mention du foyer de jeunes travailleurs dont nous avons rencontré le directeur et le président il y a quelques mois et qui regrettent évidemment que les jeunes qui arrivent pour un premier emploi sur le Chesnay ne trouvent pas à se loger au-delà de l’année en foyer. C’est une structure riche pour les jeunes et pour Le Chesnay.
  • Une autre remarque déjà exprimée lors d’une commission d’urbanisme : dans la 3e partie définissant les objectifs du plan communal certains objectifs devraient être chiffrés et quantifiés. Nous ne pouvons être contre la proposition de « diversifier l’offre en favorisant une certaine mixité, notamment en terme de logements sociaux ». L’exemple du rythme de construction de logements aidés ou intermédiaires a été à plusieurs reprises évoqué, et sans objectif chiffré, il n’y a pas de vraie évaluation possible à terme.
  • Dans les entreprises, c’est comme ça qu’on procède,
    en se fixant généralement des objectifs mesurables,
    pour permettre un suivi et une évaluation régulière objective. Or il nous semble avoir entendu dire qu’une municipalité comme Le Chesnay, c’était un peu comme une entreprise !

Pour ce qui concerne les projets en cours de la ville et les documents qui s’y rapportent dans le plan de zonage, nous voudrions exprimer nos réserves sur 3 de ces projets.

Dans la zone UZ a, le projet de la Ferme. Nous avons déjà dit notre opposition à la façon dont ce projet a été mené et au choix qui a été fait pour l’avenir de ce site. Notre position n’a pas changé là-dessus.

Dans la zone UM, la zone du Centre commercial, notre réserve portait sur l’importance de l’extension envisagée dans le plan de réaménagement en cours de discussion avec la direction du centre commercial. Le plan masse qui est proposé ne nous rassure pas tellement sur les limites des extensions possibles en particulier sur la tranche A7. Avec l’ensemble des contraintes qui en découlent en matière d’accès et de stationnement.

Et enfin dans la zone UF, et en particulier sur l’ancien site FENWICK pour lequel la vocation socioculturelle de ce site a été définie : or le seul projet mentionné dans le rapport de présentation c’est une bibliothèque plus adaptée aux besoins de la commune. Sur l’idée d’une nouvelle bibliothèque, nous sommes d’accord. Mais nous pensons que ce PLU devrait présenter un projet ou au moins des orientations plus globales sur l’aménagement de ce site.

Mais ceci supposerait une vision assez claire des besoins au niveau des équipements socioculturels sur les 10 ou 20 ans à venir. Ce qui nous ramène à une remarque déjà évoquée précédemment ?

  • Une dernière remarque générale sur ce rapport de présentation, qui reprend une idée déjà citée à propos du PADD : elle concerne les principes du développement durable, car pour nous les mots sont beaucoup employés mais nous n’avons pas vraiment vu la déclinaison sur la ville. Finalement le grand absent de tous ces documents c’est le projet exact de la ville. Que faut-il privilégier : le logement, l’emploi, les équipements culturels ou sportifs, la préservation des espaces non urbanisés.
  • Les intérêts communs des villes environnantes nous font penser que Le Chesnay aurait tout à gagner à court terme à revenir sur son refus de rejoindre Le Grand Parc. L’exemple de l’hôpital Mignot est le sujet type qui devrait être traité par l’intercommunalité : c’est à la fois un « centre économique », 2400 personnes environ y travaillent, il s’y pose depuis de nombreuses années des problèmes de stationnement, et un certain nombre de personnes y travaillant aimeraient, nous en sommes sûr, pouvoir se loger sur la ville ou les communes limitrophes et nous n’aborderons pas ici le problème de l’hôpital public qui dépasse largement la commune du Chesnay.
  • A la dernière réunion publique, vous parliez d’un projet commun avec Versailles pour l’accueil des gens du voyage : nous n’en avons pas trouvé l’écho dans ces pages.
  • En conclusion, vous comprendrez Mr le maire, qu’il nous est difficile de voter pour le PLU tel qu’il nous est proposé aujourd’hui. Comme toujours nous espérons que nos remarques pourront être prises en compte dans la perspective des travaux à venir pour la mise en œuvre de ce projet.