La voix de gauche - avril 1997
Avril 1997

Le premier journal de la gauche au Chesnay

Article mis en ligne le 27 janvier 2004
dernière modification le 14 septembre 2014

par BREARD Jean-Yves

Etre de gauche et minoritaire au Chesnay n’est pas facile. Se faire entendre, dire nos différences dans une municipalité qui cherche par tous les moyens à refuser le débat démocratique n’est pas simple.

  • La municipalité refuse toujours avec obstination une place dans le journal municipal à l’opposition.
  • Depuis les dernières élections, tout a été organisé afin d’empêcher la représentation des élus de gauche dans toutes commissions municipales.
  • Les dates des réunions de conseil municipal ont souvent été fixées tardivement, les documents envoyés aux élus seulement quelques jours avant, même pour les débats et les votes les plus importants, comme le vote du budget, par exemple.

Malgré cela, nous avons décidé de nous faire entendre. C’est pourquoi nous tenterons de vous tenir informés de nos interventions, de nos propositions, et de sujets touchant de près les chesnaysiens. Il existe en effet une alternative pour la gestion de notre ville qui serait faite de solidarité, de démocratie et de transparence.

Certains de nos électeurs se sont émus d’une absence tout à fait regrettable des élus de gauche aux séances du conseil municipal. Il y avait des raisons majeures :

Paola Cinelli a donné naissance à un joli garçon ce qui l’a empêché d’être présente aux séances de décembre et de janvier.

D’autre part, en prévision d’un prochain déménagement à Lyon pour raison professionnelle, Paola a préféré donner sa démission du conseil municipal dès maintenant. Elle est remplacée par Georges Masson, qui a déjà pris ses fonctions lors de la séance du 26 mars.

Jean Blocquaux est fonctionnaire et doit faire de nombreuses missions à l’étranger. Depuis le mois de décembre il était successivement au VietNam, représentant de la France au Conseil d’Administration de l’UNICEF à New-York, puis en mission au mali et à Madagascar. Mais il est aussi très présent au Chesnay... Compte tenu de ses missions, seule une programmation trimestrielle des séances du conseil municipal permettrait de pouvoir fixer la plupart de ses déplacements en tenant compte de ce calendrier.

LE CHESNAY ET LE LOGEMENT SOCIAL

En cette fin de XXe siècle, le logement reste un Problème crucial pour une majorité de gens, et nous n’aborderons même pas ici le problème des S.D.F.

En 1991, la loi dite « d’orientation pour la ville » visait les municipalités dont le parc de logements sociaux était inférieur à 20 % du nombre des résidences. Cette loi, bien qu’allégée par la loi Carrez de Janvier 1995, existe toujours. Le Chesnay, réputé pour le faible nombre de ses logements sociaux, aurait dû payer en 1995 une contribution financière à un organisme HLM (5.214.000F).

Mr Brillault, pour se conformer à la loi, a donc proposé au conseil municipal du 23.11.95 un P.L.H. (Programme Local de l’Habitat) sur 3 ans, de 1995 à 1997. Ce programme comptait la construction de 123 logements sociaux minimum : 74 sur le terrain des Comtesses, 33 logements rue de Versailles, 22 logements rue Welvert et 40 reconstruits rue Caruel de St Martin, sur l’emplacement des 20 logements démolis.

Respecterons-nous ce contrat pour la fin de l’année ? Et dans la négative, aurons-nous à payer la contribution financière ?

Il n’existe aucune statistique sur le nombre de personnes quittant notre ville pour cause de loyers trop chers... Le logement social fait peur car souvent associé aux problèmes d’immigration, de délinquance, de drogue...

Il fait bon vivre au Chesnay pour les cadres et les professions libérales, mais combien d’infirmières ou d’aides soignantes de l’Hôpital Mignot sont-elles logées au Chesnay ?

Avoir ou non des logements sociaux sur sa commune est un choix politique, la mixité sociale peut être une réponse aux problèmes des banlieues. Les villes comme Le chesnay doivent s’ouvrir à toutes les catégories sociales, le mouvement engendré ne pouvant qu’aider à la résolution du partage entre les banlieues à problèmes et les banlieues privilégiées.

Le titre d’un article d’Avruil 1994 des Evènements du Chesnay était :

« H.L.M. A QUEL PRIX ? »

Nous conclurons simplement en disant que ce prix pourrait être celui de la SOLIDARITE, car malgré une réglementation très complexe (la région Ile de france ayant ses propres exigences), la décentralisation permet de réels choix d’habitat et d’urbanisme.

L’IMMIGRATION, CE N’EST PAS LE CHOMAGE !

Ces derniers mois, l’affaire du projet de loi sur l’immigration clandestine a ému l’opinion, à juste titre. Si le nombre d’étrangers dans notre ville est plutôt modeste, un tel projet de loi pouvait en réalité nous concerner tous, un jour ou l’autre.

En particulier, comment ne pas être choqué par le rôle que le projet de loi initial voulait attribuer aux personnes hébergeantes, en leur faisant obligation de déclarer, mais on pourrait dire aussi de « dénoncer », à la mairie le départ de son hôte. Quelles conséquences dévastatrices pour la tradition d’accueil et d’hospiltalité de la France, déjà quelquefois modérément exemplaire ! Même l’Association des Maires de France recommandait de renoncer à ce type de mesure.

plus généralement, l’ensemble du projet comportait le grfand risque de précariser même la population régulière en France.

Pendant des semaines, on a pu laisser suggérer que le strict contrôle de l’immigration clandestine, voire l’immigration elle-même, était finalement la question majeure de notre socité, la clé de tous nos maux en ces temps de morosité.

Or nous pensons qu’il est bon d’affirmer à nouveau fortemenjt quelques grands principes largement reconnus.

  • L’immigration n’est pas le problème n°1 de la France. Les problèmes majeurs ce sont le chômage, l’inégalité, la pauvreté, dont les immigrés ne sont pas la cause. Aucun économiste sérieux n’a pu faire vraiment de lien entre immigration et chômage. Comparez seulement la courbe croissante du chômage, et celle continuellement décroissante de l’immigration depuis 1975 !
  • Les problèmes de sécurité dans des quartiers sont d’abord dûs au chômage qui frappe en premier lieu les jeunes, et en particulier d’origine étrangère, et non pas dûs à l’immigration en elle-même.

Quant aux problèmes de cohabitation, qui peuvent être tout à fait réels dans certaines villes, certains quartiers, qui peut croire qu’ils peuvent être réglés par une réglementation des entrées sorties à nos frontières ?

  • L’immigration n’est pas une catastrophe. C’est une tradition, une nécessité et même une richesse pour la France. Dans le monde, les pays de grande immigration sont souvent les plus dynamiques, et en France, les immigrés ont été un important facteur de développement économique ces dernières dizaines d’années. Et n’oublions pas non plus qu’un français sur quatre a au moins un grand-parent d’origine étrangère.

Alors remettons les choses à leur juste place, sans sous-estimer les vraies questions qui se posent et qui mériteraient un large débat.

Si un contrôle du flux migratoire est actuellemnt une nécessité, nous devons exiger qu’il se réalise dans le respect absolu des droits de l’homme.

L’EMPLOI, UNE PRIORITE MUNICIPALE ?

La Mission Locale Intercommunale vient en aide aux jeunes chômeurs. Le Chesnay a refusé de participer à son cofinancement, contrairement à Versailles, Viroflay, buc, Bougival, etc... La part demandée était de 88.833 F.

Le budget 96 prévoyait un budget de 337.000 F pour la Cellule Emploi. Fin 96, les dépenses n’atteignaient qu’un tiers des prévisions, soit 107.791 F.

Alors l’emploi, est-ce bien une priorité de la majorité municipale ?

LE JEU DU MOIS

Parmi les journaux municipaux de la région et listés ci-dessous, trouvez l’intrus :

  • a. « Versailles » de la ville de Versailles
  • b. « En direct » de Noisy-le-Roi
  • c. « Marly, la chronique » de Marly-le-Roi
  • d. « Les Evénements » du Chesnay
  • e. « Le Journal de Bois d’Arcy »

Réponse : Si vous avez choisi « d » : Bravo ! vous avez gagné.

Vous avez sûrement remarqué, en effet, que parmi les journaux municipaux cités, seuls « Les Evénements » du chesnay n’accordent aucune place pour l’expression des groupes d’opposition. Tous les autres, de sensibilités politiques diverses, ont compris que l’information municipale ne doit pas être le monopole du groupe majoritaire du conseil municipal, et que la diversité des expressions est un des fondements d’une vraie démocratie.

Nous sommes convaincus que dans un contexte d’ouverture, les débats chesnaysiens auraient tout à y gagner, en sérénité, en vérité, dans un plus grand respect de tous.